Standard de Travail
STANDARD DE TRAVAIL
Voix : Sonore, abondante, de riche tonalité, bien timbrée avec des modulations, hurleur. Physique : De train assez rapide et soutenu, endurant.
Psychique : Appliqué et tenace. Très chasseur. Facile à mettre en meute et aux ordres.
Comportement
Doit être celui d'un chien de chasse à tir, même si parfois il lui arrive, en meute, de forcer un animal. Excellent rapprocheur, il recherche les voies de la nuit au sol ou aux branches. Dès qu'il a relevé les premiers indices, il peut donner de la voix ; celle-ci s'amplifie au fur et à mesure que l'on approche du lancé puis reste régulière pendant la menée. Dans la quête, il fait preuve d'un grand esprit d'initiative sans que cela nuise pour autant à son application. Il maîtrise parfaitement les phases importantes et délicates que sont le rapproché, le défaut ou le forlongé. Il est spécialiste de la difficulté et travaille assez rapidement. Lorsqu'il est utilisé pour la chasse du gros gibier, son courage lui permet de tenir l'animal aux abois assez longtemps, même s'il ne l'attaque pas. Il rallie facilement sur les chiens de tête et chasse bien en meute.
Style inhérent de l’Ariégeois
Le standard de travail édité pour l’ariégeois sous la présidence de Mr Gérard Thonnat (alors président du club du bleu de Gascogne) nous apparaît comme étant un outil indispensable pour la préservation l’amélioration et la sélection de la race Ariégeois.
Afin d’en vulgariser l’accès et afin de permettre au plus grand nombre d’en faire un moyen de sélection, il nous est apparu essentiel, après un bref rappel historique de développer, expliciter et représenter le plus fidèlement possible ce standard au travers des différents moments de la chasse.
On ne peut parler du style inhérent de l’Ariégeois sans faire un petit rappel sur son histoire et sur ses origines. L’Ariégeois, né aux confins du Couserans en Ariège est un chien qui a été créé de toute pièce et très apprécié par le Comte Elie de Vézins de Lévézou, appelé alors «Briquet d’Ariège».
Il fait partie des races du Midi, parmi lesquelles nous citerons pour mémoire les Gascon Saintongeois, Bleus de Gascogne, et Griffons Bleu de Gascogne.
L’Ariégeois possède des qualités communes avec ses cousins du Midi.
Il est gorgé souple de caractère apte au rapprocher et au forlonger il a de réelles dispositions à chasser en meute. Cependant son chassé diffère en de nombreux points essentiels qui sont pour une grande part lié à ses origines.
En un mot, nous dirons que l’Ariégeois n’est en rien un petit Bleu de Gascogne pas plus qu’un Gascon Saintongeois réduit et allégé. Ces deux races ont des qualités supérieures qui leur sont propres et un style à part entière qu'il convient de bien différencier si l’on veut éviter les fausses représentations qui ne sont en rien favorables à la sélection d’aucune des races citées.
Le seul cousin du Midi qui se rapproche de l’Ariégeois est le Griffon Bleu de Gascogne.
Pourquoi ? Simplement, et j’en reviens aux origines, parce que comme l’Ariégeois il a été créé par l’association de chiens « briquets » et de chiens « d’ordre».
Tous deux sont des « demi sang ».
Les standards de travail édités par la SCC par l’intermédiaire des clubs de race mettent en avant ces différences et similitudes entre les races du Midi grâce à l’utilisation de quelques définitions composées de mots choisis, mais peut-être pas suffisamment développées.
Nous allons nous efforcer ici au travers des différentes phases de la chasse de décrire plus précisément le style inhérent de l’Ariégeois en s’appuyant sur le standard de travail et également sur son histoire originelle.
Il est issu du croisement de chien d’ordre, de Gascogne, ou Gascon-Saintongeois, avec des briquettes de l’Ariège.
C’est grâce à cette alliance que l’Ariégeois va se distinguer par des qualités exceptionnelles pour la chasse du lièvre. (Chasse pour laquelle il a été créé.)
L’Ariégeois allie les qualités de ses doubles origines.
Il a conservé du chien d’ordre la finesse de nez, sa superbe gorge, une chasse appliquée, droite, brillante et allante. Il a également hérité de ces « nobles » ancêtres d’une capacité exacerbée à chasser en meute, d’une bonne résistance et d’une bonne vitesse de menée.
Le sang briquet lui a conféré une grande intelligence, de l’énergie, et par-dessus tout de l’initiative, de l’activité et de la décision.
Le briquet lui a légué les dispositions d’un chien très requérant et dépêchant, capable de relever seul les défauts.
L’Ariégeois idéal est le compromis de ses deux lointaines origines que chaque éleveur tente de fixer et sélectionner. Cependant il semble que les qualités du chien d’ordre et celles du briquet ne se fusionnent pas et ne se complètent pas en un même individu aussi souvent et aussi normalement que la logique le voudrait. C’est pour cette raison que l’on peut trouver dans une même meute des chiens aux qualités très différentes représentant alors le clivage de ses deux origines. L’Ariégeois est un chien de contraste.
Le STYLE INHERENT DE L’ARIEGEOIS qui pourrait se résumer à :
- Initiative
- Sûreté
- Application
- Droit dans la voie, justesse
- Ténacité
- Relative rapidité
- Endurance
- Finesse et puissance de nez
- Voix sonore et abondante
- Capacité à bien rallier
- Souplesse de caractère
- Intelligence, comme tout chien à lièvre.
Ceci au travers de toutes les phases de la chasse du lièvre que l’Ariégeois doit pouvoir maîtriser, la quête, le rapprocher, le lancer, la menée, le forlonger, le défaut.
L’Ariégeois a été créé pour la chasse du lièvre et toutes ses qualités tendent vers cette chasse. Cependant sa passion, son amour de la chasse mais aussi la volonté de certains conducteurs le conduisent à chasser d’autres animaux (sanglier, chevreuil, renard).
Caractères généraux :
Chien sociable, doux et équilibré, l’Ariégeois se montre facile à discipliner. Il est affectueux et très proche de son maitre, parfois même sensible. Il demande un contact doux sans brutalité ce qui entacherait sa confiance envers l’homme.
Ses origines se révèlent souvent dans la reproduction. On peut parfois voir cohabiter dans la même portée des chiots petits briquets et d’autres avec plus de tissus origine Gasconne, d’autres à face ou demi face blanche, peut-être rappelant l’origine Saintonge … Tout nous rappelle que l’Ariégeois est un demi-sang.
Récris gorge :
L’Ariégeois est doté d’une voix sonore, abondante, de hurleur, timbrée avec des modulations. Il est gorgé et sa voix s’entend de loin.
Il peut l’utiliser dès qu’il a connaissance d’une voie.
Quête :
L’Ariégeois doit quêter avec passion application et INITIATIVE.
La quête de l’Ariégeois doit à la fois être ample, appliquée dévoilant beaucoup d’initiative. C’est à dire que l’on doit voir des chiens continuellement en action qui recherchent individuellement un sentiment ou un animal. Les chiens vont de gauche et de droite, en avant du conducteur et dans un grand rayon. Ils ont une grande activité et mobilité tout en restant appliqués. L’initiative et l’intelligence de la quête se retrouve aussi dans la capacité des chiens à explorer l’ensemble du territoire en tenant compte du biotope. Ces qualités se retrouvent dans ces chiens qui spontanément vont faire les bordures, à la recherche d’une retirée ou d’une voie qui «s’en va».
L’Ariégeois doit rallier lorsqu’un des éléments de la meute se récrie sur une voie.
Rapprocher :
L’Ariégeois est un chien qui a suffisamment de finesse et de puissance de nez pour travailler ces voies avec calme, sagesse application et INITIATIVE. Il travaille avec application mais son âme briquette lui confère cette initiative et ce perçant pour aller rechercher sur les devants ou les côtés cette voie dont il ne peut résoudre l’énigme par son seul odorat. Sur le défaut la meute peut donner l’impression de s’éclater, chaque chien recherche individuellement la voie, parfois dans des styles différents mais toujours au service de la meute. Au premier récris du chien qui retrouve la voie, l’ensemble des chiens rameutent et empaument celle-ci.
Lors du rapprocher, les premières connaissances de voie ne sont pas obligatoirement sonores. Le standard de travail dit : l’Ariégeois lorsqu’il a connaissance de la voie peut donner de la voix. Cette notion est particulièrement importante car c’est elle qui avec la notion de grande initiative différencie l’Ariégeois de ses cousins Bleu et gascons qui eux doivent donner de la voie lorsqu’ils la rencontrent.
Nous pensons qu’il est important de percevoir ces subtilités pour éviter les trop grands rapprochements d’une race avec une autre qui pourrait conduire à la perte de l’identité de chacune. Une fois le rapprocher amorcé les récris de l’Ariégeois se font entendre et s’amplifient au fur et à mesure du rapprocher et ce jusqu’au lancé.
Lancé :
L’âme briquette sommeille dans beaucoup de nos Ariégeois. Cette qualité essentielle pour le chien à lièvre se retrouve de manière exacerbée chez certains sujets. On reconnaît facilement ce chien. C’est l’ariégeois qui a le lièvre dans la tête et qui lorsqu’il est prêt du but se détache du lot pour aller faire gicler notre capucin, parfois dans un rayon important alors que la voie ne permet pas toujours d’accéder au but.
Menée :
La menée de l’Ariégeois est vive et très criante. Elle est caractérisée par un changement de rythme et tonalité net et brutal. En dehors des défauts, le travail des chiens est groupé.
La menée de l’Ariégeois est de train assez rapide. Les balancés sont relevés avec sûreté et détermination. Lors des défauts, nous apprécierons le coté dépêchant de l’ariégeois qui DEVRA FAIRE PREUVE D’INITIATIVE.
Celle-ci se retrouve dans toutes les phases de la chasse.
La particularité de l’Ariégeois se caractérise sur la menée et également sur les défauts par son entreprise, son initiative qui le conduisent à faire systématiquement les devants, à aller chercher la voie au-devant ou sur les côtés du défaut. Cette initiative ne doit pas nuire à sa sûreté et à son application. Sur les défauts, le lot s’éclate et chaque chien tente de le résoudre avec parfois des attitudes et des styles différents. (D’où l’intérêt dans une meute d’avoir des chiens qui se complètent.)
Lorsque le défaut est relevé chaque chien rallie immédiatement sur le chien de tête ou sur celui-ci.
L’Ariégeois est capable d’entreprise, de ténacité et d’endurance.
Forlonger :
C’est une incapacité à mener mais une phase intéressante parce qu'elle peut mettre en avant et révéler elle aussi les qualités de l’ariégeois, l’APPLICATION, la JUSTESSE et l’INITIATIVE.
C’est une phase qui s’apparente à la menée puisque elle concerne l’action des chiens à la poursuite d’un animal debout. Cependant elle n’en a pas la vigueur ni la vitesse. Le forlonger s’amorce à partir du moment où l’animal de chasse a pris une avance considérable sur les chiens. Ceci pour plusieurs raisons qu’il sera intéressantes d’analyser (dérobé, mauvaise voie…). Les chiens ne parviennent pas à maintenir un rythme de menée suffisant.
Le standard précise que les Ariégeois doivent maîtriser cette phase.
Au cours de celle-ci, on devra voir des chiens qui chassent droit une voie qui s’en va. Sur les pertes de voie, les chiens doivent avancer, rechercher la voie perdue sur les devants. Ils doivent travailler calmement. Puis éventuellement et seulement après avoir fait les devants, ils peuvent revenir sur les arrières pour retrouver la voie et reprendre leur poursuite qui une nouvelle fois, conduit les chiens à travailler une voie droite qui indique que l’animal continue sa fuite. Dans cette phase, on remarque la grande sûreté de l’Ariégeois, son INITIATIVE. L’Ariégeois avance avec détermination et application sur cette voie qui se refroidit. Le comportement des chiens doit révéler une grande maturité et se différencier clairement d’une attitude de rapprocher.
Conclusion :
Demi-sang de contraste, l’Ariégeois est un chien de lièvre par excellence. Son style même s’il existe des similitudes se différencie nettement de ses cousins du Midi. La richesse de ses origines lui confèrent des qualités supérieures même si elles ne se réunissent pas toutes dans le même individu. La chasse en meute permet d’associer et de combiner les qualités propres à ses ancêtres. L’élevage doit tendre vers le chien idéal compromis d’un savant métissage de chiens français. Cependant, il serait dangereux pour l’avenir de la race de le réduire à un seul des styles de ses origines. L’ariégeois doit être un chien léger de taille moyenne, de par ces origines, il est à la fois un chien appliqué ainsi qu’un très bon lanceur faisant preuve de beaucoup d’initiative et d’entreprise.